Le petit bijou de Ibrahim Letaïef
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Magnifiquement ciselé par un orfèvre au talent insoupçonné, «Visa» de Ibrahim Letaïef s’inscrit dans le cadre de la compétition officielle des courts métrages.
Tout comme son titre l’indique, il tourne autour d’une histoire de visa. Avec un partipris d’humour et de légèreté dans son traitement, et le recours à un excellent comédien, Jamel Madani, qui trouve là un rôle de composition à sa mesure dont il se tire avec aisance et brio, aux côtés de Lotfi Dziri et Jamila Chihi.
Le choix de la comédie pour évoquer un problème, sinon un phénomène de société qui peut prendre des proportions tragiques est, à notre sens, un choix judicieux Rachid rêve d’aller en France, et de travailler au noir chez son cousin Fellag. Mais pour obtenir son visa, comme tous les candidats à l’immigration, il doit passer et réussir la dictée de Monsieur Dictôt. Ce qui est loin d’être évident pour lui...
Si Brahim, un homme qui semble avoir connu la France dans sa jeunesse - ou qui s’en targue du moins - s’en tire avec 68 fautes. Quant à lui, on a égaré sa copie.
Mais tous les faits focalisent sur la période de préparation, avec Bescherelles à l’appui, les «Fables de la Fontaine» et «Madame Bovary», et le harcèlement que Rachid fait subir à sa famille avant le fameux test.
La France ne voulant pas de lui, il se dirige, toujours sur les conseils de Si Brahim, vers une instance officielle d’un pays du Golfe. Et alors qu’on croit qu’il s’en tire enfin, on lui demande de réciter une sourate: «Al Bakara», la seule peut-être qu’il ne connaisse pas par coeur. Il échoue...

Samia Harrar

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