HOMMAGE AU RÉALISATEUR MOHAMMED LAKHDHAR-HAMINA

Né en 1934 à M’Sila, en Algérie, Mohammed Lakhdar-Hamina est réalisateur, scénariste, acteur et producteur. Il effectue ses premières études d’agronomie en Algérie avant de les poursuivre en France. Sa passion pour le cinéma s’affirme lorsque, caméra à l’épaule, il tourne avec Djamel Chanderli, ses premiers films lors de la guerre de libération algérienne (La voix du peuple, Les fusils de la liberté, Yasmina, 1961) pour contrer la propagande coloniale française. En 1959, le Front de Libération National l’envoie à Prague pour étudier à la FAMU, prestigieuse école de cinéma européenne, où il se spécialise dans la prise de vue. Il y complète sa formation par une expérience pratique aux studios Barrandov. Après l’indépendance en 1962, Lakhdar-Hamina s’impose comme l’un des pionniers du cinéma national algérien. Réalisateur de longs-métrages majeurs, il signe “Le Vent des Aurès” (1966), récompensé au festival de Cannes par le prix de la première oeuvre, “Hassan Terro” (1968) puis une épopée historique “Chronique des années de braise” (1975) qui remporte la Palme d’or à Cannes. Il réalise ensuite d’autres films tels que, “Vent de sable” (1982), et joue dans son propre film “La dernière image” (1986) et dans “J’accuse” (2019) de Roman Polanski. Parallèlement à son oeuvre personnelle, il contribue activement à la structuration de l’industrie cinématographique algérienne, dirigeant plusieurs institutions publiques et produisant ou coproduisant de nombreux films, parmi lesquels “Z” de Costa-Gavras et “Le Bal” d’Ettore Scola. Mohammed Lakhdar-Hamina s’est éteint à Alger en 2025, à l’âge de 91 ans.
La 36ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage rend hommage, à un cinéaste qui a marqué par son action et ses oeuvres l’histoire du cinéma arabe et africain.