La Tunisie vit actuellement, depuis février 2020, dans un contexte exceptionnel comme le reste du monde, sous l’effet de la pandémie du coronavirus. Cependant, la direction actuelle des JCC a jugé opportun de consacrer cette session à revisiter la mémoire des JCC en tant que composante incontournable du patrimoine immatériel culturel tunisien, arabe et africain. En prenant l’initiative de créer, pour la première fois un département Archives et Documentation qui aura pour mission d’identifier les œuvres, les exhumer et les arracher au voile de l’oubli. Ainsi donc, il faudrait les collecter, les recenser, les assembler, les inventorier, les classer et leur dispenser les travaux nécessaires de restauration ou de digitalisation.
Notre réflexion s’est penchée d’abord sur l’importance des archives qui sont le pilier, la mémoire collective du festival. Les JCC, depuis 1966, avaient généré une abondante production critique : articles, entretiens, conférences, catalogues, brochures, règlements, photos, films …
La recherche de tels documents n’étant pas une mince affaire, car ils sont éparpillés partout. Nous nous attelons à les rendre accessibles.
Certes, il s’agit d’un vaste champ d’investigation dont la matière est riche et multiple, constitue un véritable patrimoine culturel cristallisant l’histoire et la mémoire de la plus prestigieuse manifestation cinématographique du monde arabo-africain depuis les années soixante jusqu’à nos jours.
Pour ce faire, le Département Archives et Documentation a appelé des diplômés de l’IND en GDN pour assurer la collecte de documents et les numériser, afin de les sauvegarder.
Un travail de longue haleine, qui ne s’arrêtera jamais, tant que les JCC existeront et surtout en associant les Archives Nationales, la Bibliothèque Nationale et le Centre de Documentation Nationale qui sont concernées par la question de la documentation et de l’archivage, dans le but d’étudier et d’établir des mécanismes de concertation et de collaboration entre elles.
Ce programme nécessite non seulement de gros moyens techniques et financiers, mais aussi des compétences requises et appropriées. Néanmoins, nous avons pu numériser à ce jour presque 5% des archives car la prospection est loin d’être achevée : 33 catalogues, 700 vidéos, 3000 photos, 530 articles électroniques, 4000 articles de presse, 35 revues et ouvrages.
Cela est d’autant plus vrai que les archives en question débordent largement le champ exclusif des JCC, pour toucher l’ensemble de la production filmique et critique en Tunisie et dans le continent.
La préservation d’une telle mémoire collective est une action plus que nécessaire voire même urgente a été donc inaugurée sous les meilleurs auspices, il nous reste à la continuer grâce aux efforts conjugués de toutes et tous afin de garantir la prédilection, la pérennité du faire cinématographique dans nos contrées.
Mme. Sayîda Bourguiba
Responsable documentation & archives