De Youssef Chahine à Inas El-Deghidi, en passant par Henri Barakat, Salah Abou Seïf, Ahmed Fouad, Nader Galal, Simon Saleh, Raafat El-Mihi, Samir Seïf, Ali Badrakhan, Yousry Nasrallah et Chérif Arafat, l’actrice égyptienne a joué sous la direction de la plupart des grands réalisateurs qui ont marqué l’aventure du cinéma égyptien au cours des trente dernières années.
Pour honorer le talent et la brillante carrière de la célèbre comédienne égyptienne, Carthage 2004 a choisi, parmi la centaine de titres (déjà !) que compte sa riche filmographie, les huit films les mieux représentatifs de son talent et de sa carrière. Ce sont «Hadduta Misriya» (La mémoire) de Youssef Chahine (1982), «l’Avocat» de Raafat El-Mihi (1984), «Al-Bidaya» (Le Début) de Salah Abou Seïf (1986), «La Faim» de Ali Badrakhan (1986), « Le terrorisme et le kebab» de Chérif Arafa (1992) et «Dentelle» de Inas El-Deghidi (1998).
«Une artiste avec laquelle vous pouvez laisser aller votre imagination. Vous pouvez faire tout, n’importe quoi. Elle est courageuse, elle est expressive, elle peut jouer un tas de rôles différents. Son visage est si expressif au point de vous surprendre lorsqu’elle réalise des choses que vous n'attendez pas d’elle. Moi, comme cinéaste, j’ai été heureux et fier d’avoir travaillé avec une artiste comme elle», dit Chérif Arafa qui l’a dirigée dans « Le terrorisme et le Kebab », en 1992, et «Touyour El-Zalam» (Les oiseaux des ténèbres), en 1995.
Salah Abou Seïf, qui a eu le privilège, lui aussi, de diriger la belle actrice égyptienne dans «Al-Bidaya»(Le Début ou l’Empire de Satan), en 1986, n’est moins subjugué par son immense talent. «J’aime les mots. J’aime les savourer. J’aime les prononcer en les laissant vagabonder dans mon esprit nuit et jour, et chaque fois que je pense à un mot, c’est le mot Yousra qui me vient à l’esprit et me remplit de joie», dit-il. Et d’ajouter : «Yousra est une des actrices égyptiennes la plus proche du public et une des plus sincères, que ce soit dans son travail, dans son exactitude et son respect des horaires, ou dans son comportement. C’est pourquoi, bien qu’étant un des fans de Yousra, je me sens dans l’obligation de mentionner l’un de ses plus grands défauts : celui d’augmenter la durée du tournage du film et de la journée de travail de l’équipe car tous ceux qui travaillent avec elle sur un film souhaitent de tout leur coeur que le tournage ne finisse pas, pour rester le plus longtemps possible avec elle».
Youssef Chahine, qui l’a dirigée dans de nombreux films, dont «Hadduta Misriya» (La mémoire), en 1982, et «Eskanderyia kamen wa kamen» (Alexandrie, encore et toujours), en 1990, n’est pas moins élogieux : «Grâce au soutien de mes amis français, je me trouve dans la situation très enviée de faire mon casting en ne tenant compte que du rôle et de l’habileté du comédien à faire vivre le personnage, en s’y investissant pleinement. Désormais, nulle vedette ne m’est plus imposée. Quand je choisis un comédien, c’est pour son talent, sa discipline. Quel bonheur alors de retrouver Yousra, toujours prête à participer à l’aventure périlleuse qu’est la création d’un film», a-t-il déclaré dans l’une de ses nom