Son premier court-métrage « Khémissa », réalisé grâce au concours d’Ulysson et des frères Ryadh et Faouzi Thabet, a été présenté dans de nombreux festivals, notamment ceux de Rotterdam (aux Pays-Bas) et de Créteil (en France) et a reçu le prix de Canal +.
Molka Mahdaoui, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est au début d’une carrière cinématographique qu’elle espère riche en découvertes et en émotions. Loin de lui faire tourner la tête, les encouragements des aînés l’incitent à ouvrir encore plus les yeux et les oreilles, à voir et à écouter, pour apprendre et pour capitaliser le maximum d’expériences et de métier.
Son second film, « L’esprit et le cœur », d’une durée de 52 minutes, en compétition dans la section ‘‘Longs métrages-vidéo’’, est un documentaire sur l’itinéraire d’un groupe musical tunisien de chants sacrés, qui fait revivre la tradition du Hizb Ellatif. La jeune cinéaste accompagne les musiciens dans chaque moment de leur vie, et notamment l’initiateur du groupe, Ahmed Jegham, un jeune chanteur qui s’est imposé en peu de temps comme le meilleur représentant du chant liturgique tunisien. Il a à son actif deux CD intitulés « Hizb Allah I » et « Hizb Allah II ». « Je l’ai rencontré en juillet 2001 dans un hôtel de Tunis », raconte Molka Mahdaoui. Qui ajoute : « Je lui ai proposé l’idée de réaliser un film sur son expérience artistique et spirituelle avec les maigres moyens dont je disposais. Il a accepté. J’ai alors emprunté de l’argent pour acheter une caméra et j’ai commencé à filmer. Le tournage a duré six mois. Il a eu lieu dans plusieurs endroits, au mausolée Sayda Manoubia, dans des mosquées, souvent au cours de la prière du vendredi, ou chez des particuliers pendant le Ramadan ». Le film a déjà été projeté dans les festivals de Milan, Abou Dhabi, Beyrouth. Il a aussi été diffusé sur la chaîne Beur TV.
Molka Mahdaoui, qui a fait des études de cinéma à La Sorbonne – Paris I, a suivi de nombreux stages de formation, notamment à New York (aux Etats-Unis) ainsi qu’en France et en Tunisie. Elle a assisté certains cinéastes tunisiens et étrangers, comme Mounir Baaziz, Yves Billon et Tony Miller. Monteuse à la chaîne de télévision francophone TV5 depuis 2002, elle prépare son premier long métrage de fiction « qui portera un regard sur le monde arabe à travers le vécu de ses femmes ». Bonne route…
Yousra Z.