Mon premier souvenir des JCC remonte à 1990, lorsque, récent directeur général du C.N.C., le voyage à Tunis a été l’occasion d’une première rencontre, pour moi décisive, avec les cinématographies d’Afrique et de la Méditerranée.
Pendant 10 ans, j’ai eu la chance de pouvoir revenir à chaque session des JCC.
L’impression majeure que je garde est celle de la plénitude.
D’abord parce que chaque journée était bien pleine de films, de rencontres, de réunions, de réceptions, mais sans cette pression que l’on a, par exemple, à Cannes. Ensuite parce que la ville de Tunis apporte sa contribution, esthétique et psychologique, à la réussite du festival; par exemple pour aller de l’Africa au Ministère de la Culture, le chemin le plus rapide m’a toujours semblé de passer par la médina et la place du gouvernement...
Les JCC, ce furent, chaque fois, des séminaires, des débats, des discussions chaudes, lorsque les débats visaient juste. Comme si cela ne suffisait pas, les invités en rajoutaient: réunion sur le Fonds Sud, présentation d’Ecrans Nord-Sud, conférence de presse et réception de ministres français, et, d’un commun accord, commision mixte cinamatoghraphique franco-tunisienne...
Mais, évidemment, le plus important restera le souvenir des films, «Hafaouine» «Les Silences du palais», «Bent Familia», «Leyla», «Mercédès», «Badis», «West Beyrouth», «la Vie sur terre», «le Franc», et tellement d’autres.
Les films et les cinéastes… combien d’amitiés, de souvenirs partagés sont nés à Carthage, à la Marsa et à Tunis?... On ne le saura pas, mais chacun le sait et s’en souvient avec bonheur.
(Homme de cinéma français)