Samedi dernier à 16h à l’espace «El Hamra» retapé à neuf, à l’occasion de son 82ème anniversaire fêté le 30 septembre 2004, la 20ème édition des J.C.C. a rendu hommage au cicéaste français «Jean Rouch» et ce en présence de Mme Nadia Attia, directrice des J.C.C., de Férid Boughdir dont Jean Rouch était le directeur de thèse, de Taïeb Louhichi qui était un de ses disciples et de Dominique Dubosc réalisatrice française. Celui qu’on surnomme «le griot gaulois» est né le 31 mai 1917 à Paris et mort à 96 ans dans un accident de la route à Niamey, au Niger.
Après des études de lettres, il s’oriente vers les ponts et chaussées où il devient ingénieur. Nommé au Niger en 1941, c’est dans ce cadre qu’il découvre l’Afrique. Au fil de ses missions, il aura l’occasion de visiter plusieurs pays: le Sénégal, le Niger, le Mali, le Ghana. En 1941, il commence à filmer avec une caméra 16mm la vie quotidienne des Africains, leurs danses, leurs rites et leurs scènes de magie.
Son premier film «Au pays des mages noirs» (1947) naît d’une expédition en pirogue sur le fleuve Niger avec deux amis.
Deux ans plus tard, «Intiation à la danse des possédés» remporte le Grand Prix du festival du film maudit de Biarritz. Dans la salle se trouvent les futurs cinéastes de la Nouvelle vague, sur qui l’influence de Rouch sera considérable de même que sur le cinéma direct dont il est le grand précurseur, par son emploi pionnier de la caméra portée à l’épaule et bientôt du son synchrone.
Entre-temps, Rouch fonde, avec l’ethnologue André Seroi - Gourhan, le comité du film ethnographique au sein du musée de l’Homme.
Dans sa pratique de cinéaste, il élabore une méthode d’approche du réel qu’il baptise du nom de «ciné-transe» et qui consiste à tourner caméra à l’épaule en participant aux évènements filmés. Sans subjectivité assumée du regard, point de cinéma. Et cinéaste, Jean Rouch entendait bien l’être à part entière. Ses films devenus pour la plupart cultes valent bien le détour. Ils sont programmés tous les jours à l’espace «El Hamra» de 14h à 16h.
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N.G.