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Youssef CHAHINE (1926 - 2008)
Considéré comme le cinéaste le plus important du Monde Arabe, l’Egyptien Youssef Chahine était à la fois le réalisateur émérite ayant
maîtrisé tous les genres cinématographiques, le défricheur et le novateur toujours à l’avant-garde pour aborder des sujets et des styles inédits.
Militant, affrontant l’intolérance et la censure pour défendre la liberté d’expression et de choix, Chahine, était aussi le premier cinéaste arabe
à avoir osé parler de lui-même à la première personne dans des films traitant de la destinée de son pays à travers son parcours individuel.
Son fidèle public des JCC, festival qui, de son propre aveu l’a lancé sur la scène internationale, peut témoigner que, comme tous les
«grands», il restait d’une simplicité et d’une facilité d’approche qui vont beaucoup nous manquer, tout comme ses films, éternelles leçons de
liberté pour les générations de cinéastes à venir. Férid BOUGHEDIR
Youssef CHAHINE et les JCC :
- Tanit d’Or pour l’ensemble de son oeuvre en 1970
- Président du Jury en 1990
Ousmane SEMBENE (1923 - 2007)
Le premier cinéaste d’Afrique Noire a avoir été reconnu à l’échelle internationale, auteur du premier long métrage d’Afrique Sub-Saharienne,
le Sénégalais Sembene Ousmane était un autodidacte, docker devenu écrivain puis cinéaste. Intellectuel engagé au service de la libération
du Continent, sous toutes ses formes, homme intègre demeuré jusqu’au bout irréductible à toutes les formes de récupération dues au succès,
Sembene Ousmane a incarné , dans sa vie comme dans ses oeuvres puissantes et fécondes, la défense de la dignité des femmes et des
hommes d’Afrique et la nécessité de leur résistance aux oppressions d’hier et d’aujourd’hui.
Férid BOUGHEDIR
Sembene Ousmane et les JCC :
- Lauréat du Premier Tanit d’Or des JCC avec «La Noire de…» en 1966
- Co-fondateur de la FEPACI (Fédération panafricaine des cinéastes) aux JCC en 1970
- Président du Jury des JCC en 1968 et en 1992
Ahmed Bahaeddine ATTIA (1946 - 2007)
L’un des plus importants producteurs de l’histoire du cinéma tunisien, figure souvent controversée mais incontournable des succès nationaux
et internationaux de ce cinéma dans la décennie 1986-1996, Ahmed Attia a débordé ensuite des frontières de son pays pour coproduire
des films de Guinée Bissau, du Cameroun, de Syrie ou de Palestine (dont sa toute dernière production «Leïla’s Birthday» de Rashid
Masharaoui). Militant polyvalent de l’édification d’un cinéma national, à la fois producteur, distributeur, exploitant de salles, fondateur
d’un studio de dessins animés, président d’associations et de syndicat et directeur de festivals, Ahmed Attia aura surtout été un homme de
tous les superlatifs: Grand Seigneur, Grand Flambeur, Grand Communicateur, Grand Aventurier doté d’un courage inouï, balayant tous
les obstacles qui pouvaient l’empêcher d’atteindre son but : il aura réussi à prouver à tous ceux qui, baissant les bras devant l’immense
dénuement matériel des «cinémas d ’expression» dans leurs pays et qui attendent tout des mannes du Nord, que l’on peut être producteur
à part entière de ces cinémas… depuis le Sud.
Férid BOUGHEDIR
Ahmed ATTIA et les JCC :
- Producteur, lauréat de 3 Tanit d’Or : «L’Homme de cendres» (1986), «Halfaouine /Asfour stah» (1990) , «Les Silences du palais» (1994)
- Membre du Jury, en 2000
- Directeur des JCC, en 1992 et en 1994 - Vice Président, en 2004
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