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  • Les JCC par l’affiche

 

Présentation des JCC


Tahar Cheriaa : Directeur de la 1ère session

Près d’un demi-siècle après leur création par le Ministère de la Culture tunisien, les Journées Cinématographiques de Carthage poursuivent leur marche en maintenant le cap fixé par leurs fondateurs : servir la promotion des cinématographies des pays arabes et africains.

Cette manifestation culturelle biennale qui se tient, depuis son lancement en 1966, aux mois d'octobre ou de novembre reste, à ce jour, le plus ancien festival de cinéma du Sud ; un festival qui a su surmonter les écueils et évoluer au fil du temps pour être en phase avec les mutations de la société et de l’industrie cinématographique.

Depuis l’action militante des débuts où il s’agissait d’offrir aux pays du sud, des alternatives à certains monopoles de compagnies de distribution et d’exploitation de films, leur donnant ainsi la possibilité d’élaborer et de diffuser leurs propres images, le festival a su évoluer, s’exprimer et s’adapter aux changements sociaux, politiques, esthétiques et technologiques.

Gagnant en ampleur et en stature, les JCC ont élargi leur ouverture aux images du reste du monde en accueillant des œuvres et des auteurs de tous les horizons. Session après session, leur programmation s’est enrichie de nouvelles sections offrant ainsi plus de choix à un publique toujours plus exigeant.

D’éminentes personnalités des arts et des lettres, écrivains, cinéastes, critiques ont siégé dans les différents jurys des compétions officielles pour attribuer les prestigieux Tanit, du nom de la déesse de la fertilité de la Carthage antique.

Lieu de débats passionnés et de réflexion, les JCC ont toujours contribué à une production intellectuelle de référence à travers les colloques, séminaires et autres rencontres. C’est dans ce même cadre qu’ont été fondées plusieurs organisations professionnelles régionales dont la Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI) et l’Union des Critiques Arabes de Cinéma.

Afin de mieux répondre aux attentes et besoins des professionnels du cinéma, les JCC ont élargi leur périmètre d’action avec la mise en place de divers dispositifs de soutien aux acteurs de la région : atelier de projets, Producer’s Network, master class, fonds de financement, marché du film…

Mais la vraie constante des JCC reste l’adhésion d’un exceptionnel public de cinéphiles, fidèle et passionné.

Ancré dans sa spécificité arabe et africaine, ce rendez vous des cinéastes, producteurs, critiques, cinéphiles du Nord et du Sud a su combiner l’abondance de films, l’esprit de proximité entre cinéphiles et professionnels et le sens de la fête.

Ayant réussi à créer dès ses débuts, un espace de rencontres et de visibilité pour le cinéma africain et arabe, le festival a très vite acquis la notoriété d’un révélateur de talents. Il a ainsi permis la découverte de générations d’artistes et d’œuvres originales reflétant les réalités culturelles et sociales des différents pays, leur donnant surtout une portée universelle.

La liste des cinéastes révélés ou confirmés par les J.C.C est longue. OSMANE SEMBENE, YOUSSEF CHAHINE, SOULEYMENE CISSE, NOURI BOUZID, MOUFIDA TLATLI, IDRISSA OUEDRAOGO, DJIBRIL DIOP MAMBETTY, MERZAK ALLOUACHE, NABYL AYOUCH et bien d’autres, sont passés par Carthage !

Cette 24ème session sera certainement une de ces étapes charnières qui ont jalonné l’histoire des JCC. A l’instar de celle de 1968 qui a vu le festival initier sa philosophie actuelle ou de celle de 1978 qui a ouvert le festival aux œuvres du « Tiers monde » et a été marquée par l’action militante du mouvement associatif (Fédération Tunisienne des Ciné Clubs, Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs, Association des Cinéastes Tunisiens) en faveur d’une politique plus appuyée à la production et à la promotion du cinéma tunisien.

Cette session des JCC2012 est la première après les grands événements qui ont bouleversé la Tunisie et le monde arabe depuis le 14 janvier 2011 et cette occasion de rupture est en fait une possibilité de renouveau tout en étant fidèle à l’esprit pionnier des débuts.

Les JCC par l’affiche