VENT DU NORD(Tunisia) - JCC : 2017 - 89 min


Walid Mattar




Dans un film généreux et très politique, le réalisateur tunisien Walid Mattar rapproche les classes populaires tunisiennes et françaises. Et dénonce un système économique absurde.

Quelque part dans une petite ville côtière du nord de la France, il y a Hervé, longue silhouette usée par des années d’usine à découper des semelles de chaussure. Le demi de bière avec les copains ouvriers dans le bistrot du bourg entre deux courses hippiques, à croire au jackpot. Le rêve de changer de vie pour devenir pêcheur, lorsque son usine est délocalisée, et de retrouver peut-être, seul patron à bord de son bateau, un peu de sa dignité d’homme.

Quelque part à Tunis, il y a Foued, jeune garçon qui a été embauché dans la même usine de chaussures, réimplantée dans sa ville. Le thé dans un café de son quartier avec les amis, les heures qui s’étirent à parler de tout et surtout de rien. Le rêve de changer de vie pour devenir contremaître, échapper à la misère, conquérir Karima, qui travaille avec lui, et retrouver peut-être, seul maître de son destin, un peu de sa dignité d’homme.

uelque part à Tunis, il y a Foued, jeune garçon qui a été embauché dans la même usine de chaussures, réimplantée dans sa ville. Le thé dans un café de son quartier avec les amis, les heures qui s’étirent à parler de tout et surtout de rien. Le rêve de changer de vie pour devenir contremaître, échapper à la misère, conquérir Karima, qui travaille avec lui, et retrouver peut-être, seul maître de son destin, un peu de sa dignité d’homme.

Vent du nord est une manière de ranimer une solidarité de « classe ». Même si le réalisateur n’emploie pas ce mot, il défend une vision très marxiste des rapports sociaux. Il veut croire qu’aujourd’hui on peut aussi délocaliser les droits et les luttes, que les nationalités ne sont pas un obstacle. Et le tournage du film, porté par une équipe tunisiano-franco-belge, « qui s’est parfaitement bien passé dans une ambiance familiale », donne du crédit à cette belle utopie.

Par Léo Pajon
(Extraits)

Jeuneafrique.com