Kamel Chérif
Contraint d’échapper pour éviter la circoncision, le petit Ali comprend finalement l’importance de ce qui, depuis des siècles, représente un vrai et propre signe d’appartenance.
Un thème, fondamentalement délicat, celui de la circoncision qui donne souvent lieu à un très long débat.
De son point de vue, Kamel Chérif donne le pour et le contre, s’efforçant d’être le plus objectif possible.
Depuis toujours, le réalisateur tunisien a posé son propre regard vers le monde de l’enfance, territoire d’une humanité porteuse d’interrogations chargées d’espoir.
Mais en fait, cet argument est le terrain fertile sous entendant qu’il est nécessaire d’émigrer pour parler librement.
Signe d’Appartenance est le résultat de cette immigration, un voyage que le réalisateur a pu accomplir en Belgique qui l’a accueilli, lui offrant la possibilité de poursuivre un discours interrompu en 1999 avec Premier Noël.
On pense ensuite à la 61ème Mostra de Venise et à la section Corto Cortissimo qui a attribué à Signe d’Appartenance le Lion du meilleur court métrage.
Le style de Kamel Chérif, artiste qui bouge avec discrétion et facilité du théâtre au cinéma, est assumé et pur, simple dans sa composition.
Tout dérive d’un long parcours aux côtés des réalisateurs comme Bertolucci, Corneau, Salvadori, Lauzier, Reigueiro et Tavernier.
Au niveau technique, comme l’acteur totalement au service de l’histoire. L’approche est de type documentaire et porte quasi exclusivement l’accent sur les diversités idéologiques des deux pays engagés dans le cours de leur histoire : d’une part la neutralité et le grand esprit d’acceptation d’une Belgique, toujours ouverte à la diversité et d’autre part, une Tunisie fortement attachée aux traditions et à sa propre culture.
Dans cette compétition, il eût été impossible de ne pas lui donner un prix.
Par Francesco Del Grosso
(Extraits)